Un lieu d’animation pour l’écologie sociale et culturelle

Il existe de multiples dispositifs et activités centrés sur l’environnementalisme, mais l’écologie sociale et culturelle est moins connue. Ce que nous entendons par « écologie sociale et culturelle », c’est un ensemble de réflexions portant sur la nature qui sont portées par les sciences sociales ainsi que par le monde associatif. On sait que la crise environnementale majeure que nous traversons (changement climatique global, érosion de la biodiversité, pollutions, etc.) est d’origine anthropique, humaine. Plus précisément, c’est le capitalisme industriel, l’idéologie productiviste et consumériste, accompagnée par les valeurs du « progrès » technologique et scientifique, qui nous ont conduits là où nous en sommes.

Dans ce contexte, on ne peut pas comprendre la situation ni agir à partir du seul point de vue de l’écologie scientifique naturaliste : il est nécessaire d’élargir la réflexion et le débat aux dimensions sociales, politiques et culturelles de cette crise. Cette « crise » est en fait le résultat d’un modèle économique, scientifique, et politique aberrant, de siècles de dominations, de destructions, d’erreurs. Comme le suggérait Murray Bookchin dès les années 1970-80, pour agir de manière cohérente, il faut mener la critique de l’ensemble des dominations qui accompagnent la domination désastreuse du capitalisme sur la nature : domination des hommes sur les femmes, des riches sur les pauvres, des États sur les vies individuelles, des savoirs du Nord global sur ceux du Sud, des plus âgés sur les plus jeunes, domination coloniale, etc. 

L’écologie sociale est donc politique, émancipatrice, et libertaire. Et la critique des sciences, qui n’a rien à voir avec les mouvements anti-science ou complotistes, est plus que jamais nécessaire : elle a d’ailleurs été menée au sein des laboratoires de recherche par des scientifiques, dans les années 70-80, sous la forme d’une « auto-critique » qui posait la question des finalités de la recherche scientifique et de la signification de l’idée de « progrès ».

Que faire face au désastre ? Agir là où on vit, se regrouper et s’organiser. Nous rassemblons des habitants, des chercheurs, des artistes et des activistes autour d’une diversité de thèmes et de pratiques, dans un cadre où le débat et la réflexion sont à vivre dans des sociabilités et des rencontres sensibles et festives. Nous agissons aussi, en participant à des manifestations (par exemple la marche contre les pesticides), en répondant à des enquêtes publiques, en organisant des rencontres et des expositions (par exemple sur la biodiversité, ou sur la lutte de Notre-Dame-des-Landes), des ciné-débats (par exemple sur le jardin en mouvement), des conférences scientifiques (par exemple Loire Sentinelle), des chantiers de Reprise de savoirs (en 2023 et 2024), en rejoignant des luttes locales (par exemple à Briare, contre un projet de carrière dans le lit de la Loire), en interpelant les pouvoirs publics (par exemple à Bonny-sur-Loire, contre la pollution lumineuse ou ailleurs à propos d’une ferme industrielle), et notre association a même la possibilité d’ester en justice si besoin.

Conscients des problèmes de précarité d’une partie de la population, nous souhaitons par ailleurs que toutes nos activités soient en accès libre et gratuites, dans la limite des places disponibles.