Une loi écocidaire vient d’être votée en Commission Paritaire Mixte par des élus RN et de droite
L’INSERM indiquait en effet en 2021 (dans le cadre d’une vaste enquête faisant suite à une précédente enquête en 2013, avec le même type de résultats : on ne pourra pas dire qu’on ne savait pas !), que :
« En considérant les études sur des populations qui manipulent ou sont en contact avec des pesticides régulièrement, et qui sont a priori les plus exposées, l’expertise confirme la présomption forte d’un lien entre l’exposition aux pesticides et six pathologies : lymphomes non hodgkiniens (LNH), myélome multiple, cancer de la prostate, maladie de Parkinson, troubles cognitifs, bronchopneumopathie chronique obstructive et bronchite chronique. Pour les LNH, il a été possible de préciser des liens (présomption forte) avec des substances actives (malathion, diazinon, lindane, DDT) et avec une famille chimique de pesticides (organophosphorés), et pour la maladie de Parkinson et les troubles cognitifs avec les insecticides organochlorés et les organophosphorés, respectivement. Il s’agit essentiellement de pesticides pour lesquels les études se sont appuyées sur des biomarqueurs permettant de quantifier l’exposition. […]
Des liens ont été identifiés pour d’autres pathologies ou événements de santé avec une présomption moyenne. C’est le cas notamment pour la maladie d’Alzheimer, les troubles anxio-dépressifs, certains cancers (leucémies, système nerveux central, vessie, rein, sarcomes des tissus mous), l’asthme et les sifflements respiratoires, et les pathologies thyroïdiennes. »
Aux USA, après des décennies d’enquêtes et de procès, un tribunal a jugé et condamné à de lourdes peines les industriels du tabac comme auteurs d’une « conspiration » contre la santé publique . Ce sera vraisemblablement la même chose avec ces élus, mais entre temps, il y aura eu des morts et l’écocide va s’amplifier
« Le monde agricole est effectivement en crise, mais la crise est structurelle, et rien dans les orientations validées ce soir ne permet d’apporter des solutions » a, quant à lui, critiqué le député Benoit Biteau (écologiste et agriculteur) qui était membre suppléant de la CMP.
Préparez votre cancer, grâce aux pesticides de l’agriculture industrielle, à la FNSEA, et à la loi Duplomb
Dans notre région, quelles sont les communes à risque ? C’est simple, il suffit d’aller sur le site
https://tousexposes.fr/agriculteurs-et-riverains et de vérifier l’état de pollution chimique de votre commune. Dans le Giennois, c’est loin d’être brillant : sur cette carte, plus c’est rouge, plus vous habitez dans une zone à risque. Bonny-sur-Loire et Gien se détachent comme des communes fortement exposées aux pesticides chimiques.
Cette base de donnés est bien utile, même si elle ne permet pas d’entrer dans le détail des parcelles contaminées, ni d’accéder à des données sanitaires concernant le cancer du pancréas, de la prostate, ou la maladie de Parkinson, qui sont des maladies de plus en plus décrites par les scientifiques et les médecins comme liées à l’usage des produits phytosanitaires.

Quand on zoome sur chaque commune, on accède à des données quantifiant le nombre de traitement effectué par année, le type de culture majoritairement traitée, la superficie agricole en conventionnel vs en bio, ainsi que les évolutions des traitements phytosanitaires :
- Pour la commune de Bonny-sur-Loire, qui ne comporte que 11% de surface agricole en bio (en hausse de près de 9%, sachant que la surface agricole toute catégorie confondues a augmenté de plus de 16%), la culture majoritaire (et celle qui est principalement traitée) est le blé tendre.
- Pour la commune de Gien, qui ne comporte aucune surface agricole en bio, c’est aussi le blé tendre qui est la culture majoritaire et la plus traitée.
- A Briare, où seul 1% de la surface agricole est en bio, c’est sans surprise le maïs qui est la culture principale, et la plus traitée, avec le colza.
- Si on regarde les résultats pour des communes qui apparaissent en vert sur la carte, comme Champoulet, ou Saint Amand en Puisaye, on constate que leurs bons résultats proviennent d’une fréquence de traitement moindre et d’une part plus importante de l’agriculture biologique (24% à Champoulet, 21% à Saint Amand), avec une culture principale qui est la prairie permanente ou en rotation longue, suivie du maïs.
On peut donc affirmer que dans la région, les communes où l’on risque le moins d’être exposé à des produits chimiques (et donc de contracter un cancer) sont celles qui disposent de plus de surfaces agricoles en agriculture biologique.
Les agriculteurs,premières victimes des pesticides
La France était déjà l’un des principaux utilisateurs de pesticides en Europe. la Loi Duplomb va encore aggraver la situation sanitaire et écologique du pays, juste pour satisfaire l’idéologie et l’ambition de la FNSEA et de quelques agriculteurs millionnaires qui se foutent bien de l’agriculture : ce sont des industriels, pas des agriculteurs.

Les agriculteurs sont les principales victimes des pesticides qui leur sont vendus comme des « solutions » : quelle solution ? Le cancer pour tous ? Les solutions, comme les filières bio, existent depuis des décennies : la transition vers le bio aurait du être effectuée au moins depuis le Grenelle de l’environnement, en 2007. On ne peut pas dire que les agriculteurs n’ont pas été prévenus ni aidés : ils avaient le temps de s’adapter, au lieu de suivre les idéologues de la FNSEA qui les mènent dans le gouffre depuis les années 1960, puisque ce syndicat violent et souvent terroriste fabrique de toute pièce les politiques publiques agricoles en France tout en faisant semblant de lutter contre l’État ou l’Europe.

Poursuivre la lutte
Tout cela n’est pas brillant, et on voit bien que nos élus, nationaux comme locaux, ne sont pas à la hauteur de la situation. C’est pourquoi il faut continuer à lutter, et à dénoncer ces décisions irrationnelles et dangereuses pour la santé publique, pour l’agriculture et pour l’écologie, sans tenir compte des démagogues qui opposent l’écologie à l’agriculture. Les deux sont intimement liés, et solidaires.
Lutter dans un contexte local n’est pas toujours évident.
A l’appel du collectif BIRD, nous sommes allés faire une petite manif improvisée à Saint Amand-en-Puisaye. Chaleur écrasante, mais discussions intéressantes. Rencontres aussi, notamment avec un habitant issu d’une famille d’agriculteurs qui était tout à fait d’accord avec la manif. Une goutte d’eau dans un océan de démagogie, mais c’est toujours mieux que rien…