Avancée des travaux de rénovation
Je fais un petit tour d’horizon rapide de l’avancement des travaux de rénovation que nous avons engagés, et qui sont réalisés par des artisans de la région. Comme il s’agit de travaux assez lourds, demandant des compétences dans de nombreux domaines, nous ne les faisons pas nous-mêmes, en dehors de quelques bricolages faits maison (comme l’isolation de combles facilement accessibles).
Pour commencer par l’isolation, justement, il a fallu isoler toute la maison qui était une véritable passoire thermique puisqu’aucune isolation n’était présente nulle part. On chauffait donc le ciel ou l’espace, toute la chaleur s’évaporant par les toitures… Après avoir plus ou moins fantasmé sur des matériaux « écologiques », il a fallu revenir à quelque chose de plus modeste puisque la rénovation par matériaux écologiques (chanvre ou autre) est généralement facturée 30% plus cher qu’une rénovation classique réalisée avec de la laine de verre ou de la laine de roche. Bon, OK, c’est pas top comme matériaux, mais le problème des matériaux écologiques c’est qu’ils correspondent à des marchés de niches, et non à des productions de masse. Notre artisan était tout à fait capable de faire de la rénovation écologique, et c’est même l’une de ses compétences principales. Le problème était vraiment le prix des matériaux, et non celui de la main d’œuvre. Sans parler des aides microscopiques de l’Etat en matière de rénovation énergétique : là, on frise le ridicule. On a donc rapidement touché du doigt les limites des ambitions écologiques appliquées à la rénovation. Ou alors, il faut avoir de solides compétences techniques, ce qui n’est pas notre cas.
Après l’isolation des combles du bâtiment principal, celui où l’on vit, on est passé à la rénovation de la petite maison située dans notre cour, et qui est destinée à accueillir notre projet. Toutes les fenêtres et portes fenêtres étaient très abimées, et il fallait les changer. On a choisi des portes et fenêtres double vitrage en bois (pas de PVC à l’exception d’une porte au format un peu spécifique qu’on n’a pas trouvée en bois). La pièce du haut de la petite maison n’avait pas de fenêtre (il n’y avait que des volets), et il a donc fallu en faire poser deux.
L’une des bergeries, que l’on rénove également, avait une porte et des fenêtres dans un tel état de délabrement qu’on a également du en faire installer, là aussi en bois et avec double vitrage. Mais auparavant, il a fallu refaire les tableaux des ouvertures des fenêtres (évidemment, avec une maison de près de 150 ans d’âge, aucune des dimensions de l’époque ne correspondait aux standards d’aujourd’hui…). Les montants des fenêtres ont été posés, et ce sera bientôt au tour des fenêtres proprement dites.
Ensuite, on a fait rénover et isoler la pièce du haut. Les murs étaient très abimés, et le plancher avait jusqu’à 18 cm de dénivelé, avec un creux important au centre. Sans parler des gravats accumulés et de la pluie qui rentrait par les ouvertures sans fenêtres. Voici l’état de cette pièce quand nous avons acheté la maison : il nous a fallu près d’une journée de travail pour tout débarrasser et nettoyer avant que l’artisan puisse travailler. On a donc fréquenté pas mal la déchetterie, dont le personnel est plutôt sympa à Bonny-Sur-Loire.
L’artisan a du refaire un plancher en bois pour une moitié de la pièce, en le posant sur des poutres et liteaux, eux-mêmes posés sur des « chemins » de béton car le sol n’était pas assez plat ni solide. Il a ensuite coulé trois couches de ragréage de béton sur l’autre moitié du sol pour le consolider, cette partie étant moins délabrée. On a décidé de garder une partie de la charpente apparente, car elle est plutôt belle avec son appareillage tout en bois du XIXème siècle.
Le résultat est pas mal, même si les puristes sauteront au plafond en voyant le BA13 (du placo-plâtre qui utilise du gypse, et non du plâtre, alors que le gypse se raréfie sur terre), mais là encore c’était pour des raisons budgétaires : si on avait eu plus de moyens et plus de temps à y passer, on aurait volontiers utilisé du chanvre et de la chaux pour rénover les murs. Au début, on pensait utiliser ce placo-plâtre pour la pièce du bas, mais un ami écolo féru en rénovation nous l’a déconseillé (pour des raisons de « respiration » des murs) et comme notre artisan était d’accord, on a finalement utilisé ces placo déjà achetés pour rénover plutôt la pièce du haut, où cela évitait de devoir refaire tous les murs.
Il reste maintenant à faire toute la peinture (peut-être à la chaux), ce que nous ferons nous-mêmes. Ca c’est dans nos cordes !
Ensuite – car c’est loin d’être fini ! -, nous faisons rénover l’intérieur d’une des bergeries qui deviendra sans doute un espace d’hébergement, ou une salle de travail.
Et c’est maintenant au tour de la pièce du bas, qui sera notre future « salle polyvalente » (oui, enfin, bon, le terme est un peu prétentieux : c’est pas le stade de Bercy non plus…). Là, mauvaise surprise, on s’est rendu compte que les plâtres devaient être entièrement refaits en raison de l’humidité qui avait affecté la couche d’enduit sur laquelle ils avaient été posés. Il a donc fallu que l’artisan les fasse tomber du mur, et gratte jusqu’à la pierre pour qu’ensuite il puisse les restaurer. Contrairement à ce qui a été fait dans la pièce du haut, on n’utilisera pas de placo-plâtre, ni même de plâtre, mais un mortier traditionnel au lissage un peu brut. Ca reviendra moins cher et ce sera plus « respirant ». Et plus écolo, ce qui ne gâche rien.
Ensuite, ce sera toute l’électricité qu’il faudra refaire pour la mettre aux normes. Puis le ponçage du plafond. Puis le plancher. Puis la plomberie. Puis la peinture. Puis la salle de bain qui est notre petit Beyrouth local, puisque cette pièce est restée sans fenêtre et ouverte au vent, au froid et à la pluie au moins durant une décennie… Il y a aussi des travaux de toiture à réaliser. Bref, on n’est pas au bout de nos peines. A suivre, donc…